Comme à chaque fin d’année, Mamadou Diagna Ndiaye délivre un message à l’endroit du public via la presse. Cette fois-ci, le contexte est marqué par les attaques du maire de Dakar, Barthélémy Dias, à l’endroit du Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (COJOJ). « Merci d’être venus partager avec nous ce moment d’échanges et de réflexions en commun, sur un sujet crucial, par sa nouveauté continentale, son ampleur et sa dimension internationale.
Je ne perds pas de vue que ce moment est assez spécial, puisqu’il se situe à la veille d’une nouvelle année, annonciatrice, du moins, je l’espère, de perspectives meilleures que les précédentes. Comme vous le savez, je privilégie toujours l’optimisme de la volonté sur le pessimisme de l’intelligence, c’est mon penchant naturel.
Moment de clarification donc, un exercice qui nous a paru nécessaire et indispensable, par devoir et par conviction face à la bordée d’inexactitudes, d’arguments accusatoires hallucinants, aux allures de procès de Moscou. Et cela ,m’incline à penser, je l’avoue, au célèbre mot de ce penseur du 19ieme siècle passé Karl Max que je cite: L’histoire se répète toujours deux fois, la première, sous forme de tragédie, la seconde sous forme de farce », a déclaré le président du COJOJ.
Il poursuit : « Soyons clair, il ne s’agit pas de régler des comptes, ni d’alimenter, à notre corps défendant une controverse dérisoire et privée de sens. Je considère qu’on peut se tromper de bonne foi, mais, on ne doit jamais persévérer dans l’erreur.
Enfin, qu’il soit définitivement compris et admis de tous, que nous sommes en mission, une mission qui nous transcende et nous oblige. Nous gardons le cap, cela seul importe. »
En effet, Barthélémy Dias a critiqué le manque d’implication de la mairie de la capitale, le flou qui entoure l’utilisation des 80 milliards de FCfa avant de s’indigner du refus de financer trois projets de parcours sportifs. « Nous avons une équipe de mission, pas une équipe de gestion. J’ai écouté avec beaucoup d’attention le Premier ministre, Ousmane Sonko dans le volet sport de sa Déclaration de politique générale, dire l’engagement du chef de l’Etat pour faire des JOJ Dakar 2026, des Jeux réussis. J’ai du respect pour Barthélémy Diaz. Je n’ai pas de problème particulier avec lui.
Pendant les JO de Paris, nous avons déjeuné ensemble et apporté certains éléments de clarification. Il a fait la charge qu’il a pu faire. Il ne m’a pas attaqué personnellement mais il a dit qu’il a des projets qu’il voulait faire financer. Or, dans le Comité d’organisation, nous sommes régis par les textes.
Pour les JO de Paris, ce n’est pas le COJOJ qui a donné de l’argent à la maire. C’est plutôt le contraire. Ce que la mairie de Paris a donné au COJOJ, c’est pratiquement notre budget pour les JOJ », a éclairé le président du CNOSS.
S’agissant de la « mise à l’écart » d’anciens olympiens comme Amadou Dia Ba, Mamadou Diagna Ndiaye répond : « Nous avions fait cet exercice en invitant cinq athlètes sénégalais aux premiers Jeux olympiques de 1964. Je reçois tout le temps des anciens olympiens. Amadou Dia Ba, lors des JO de Paris, je lui ai donné une accréditation réservée à une conjointe ou un ami. Je m’en suis occupé autant qu’on peut le faire. Maintenant, je ne gère pas les arrières-pensées. Nous lui avons confié quelque chose pour les jeunes athlètes. Mais on a vu qu’il n’avait pas beaucoup de temps. Nous avons trouvé les voies et moyens pour le confier à Balla Dièye (directeur des sports). »
Le président Diagna invite à ne pas surjouer le rôle du COJOJ. « Dans notre contexte particulier, l’héritage, c’est quelque chose que nous laissons. Au Brésil, à la fin des JO de 2016, ils ont laissé pleins d’éléphants blancs. Je rejoins les autorités publiques sur le fait qu’il faut des infrastructures de proximité. Sur les 80 milliards de francs Cfa, nous avons refait la Piscine olympique nationale, la Caserne Samba Diéry Diallo et le stade Iba Mar Diop dont le coût (40 millions d’euros) capte déjà la moitié du budget.
Il y a aussi un poste très lourd qu’est le transport, qui était évalué en 2022 à 32 millions de dollars. Mais comme il n’y a plus certaines disciplines, le coût a diminué. S’y ajoute l’alimentation qui n’a rien à avoir que le ‘Tiébou dieune’ et autres. Ce qui exige une procédure particulière. Au Conseil interministériel, nous avons adopté 40 mesures, et pris l’un des meilleurs cabinets (Mazars) pour instaurer de façon mensuelle, des reporting de toutes nos activités que nous transmettons au ministère des Finances et du Budget. Un inspecteur du Trésor a même été dépêché au COJOJ. Par exemple, Ibrahima Wade, à ce jour, n’a pas de voiture de fonction. Moi-même je suis dans l’illégalité car j’ai refusé un salaire, des perdiums et des billets d’avion. J’ai fait cela car c’est plus facile à tracer et je préfère que tout cela aille aux Jeux. Pour vous dire qu’il n’y a pas une ambiance bamboula. »