Un an du nouveau régime : Un bilan sportif mitigé

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Après une année sous la direction du nouveau gouvernement, le bilan du secteur sportif reste contrasté. Si des avancées sont perceptibles, de nombreuses interrogations demeurent quant à la gestion du sport sénégalais et à la vision du régime en place selon le journaliste Harouna Déme , décryptage

Des débuts hésitants pour la ministre des Sports

L’arrivée de Mme Khady Diène Gaye à la tête du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture suscitait beaucoup d’espoirs, notamment en raison de son expérience dans le milieu. Cependant, ses premiers mois ont été marqués par des tâtonnements et un manque de lisibilité dans l’action gouvernementale. À un moment, on a même craint que son profil ne réponde pas aux attentes placées en elle.

Toutefois, ces derniers mois, un début de redressement semble se dessiner. La ministre tente progressivement de rectifier certaines erreurs de parcours, mais des inquiétudes persistent quant à la cohérence globale de la politique sportive du gouvernement.

Un dialogue avec les fédérations en net recul

L’une des principales critiques adressées au ministère concerne la détérioration du dialogue avec les fédérations sportives. Alors que sous le régime précédent, une concertation permanente permettait une prise de décision plus inclusive, la nouvelle équipe semble adopter une approche plus centralisée, voire autoritaire.

Les décisions unilatérales de la ministre ont parfois eu des conséquences négatives sur le développement du sport national, notamment dans le football, qui en a souffert. Cette gestion verticale, éloignée des principes d’une gouvernance participative, risque d’affaiblir les structures sportives et de ralentir leur progression.

Un désengagement financier préoccupant

Un autre point d’alerte majeur concerne le retrait progressif du soutien financier de l’État aux clubs engagés dans des compétitions internationales. Le football, le basketball, le handball et le volley-ball, qui bénéficiaient auparavant d’un accompagnement minimaliste, peinent aujourd’hui à faire face aux exigences financières de ces compétitions. Au même moment la ministre annonce la suppression de tout appui de l’Etat.

Cette réduction des financements met en difficulté de nombreux clubs et pourrait, à terme, compromettre la compétitivité des équipes sénégalaises sur la scène africaine. Une telle situation interroge sur la vision stratégique du gouvernement en matière de développement du sport d’élite.

Des postures conflictuelles contre-productives

Outre les problèmes structurels, la ministre des Sports adopte parfois des postures conflictuelles avec certains acteurs du secteur, ce qui n’aide pas à instaurer un climat propice à la progression du sport sénégalais. Ces tensions récurrentes entravent la mise en place d’une politique cohérente et risquent d’éloigner les partenaires institutionnels et privés, pourtant essentiels au financement et à l’organisation des compétitions.

Des infrastructures toujours en attente

Sur le plan des infrastructures, aucun projet d’envergure n’a été lancé depuis l’arrivée du nouveau régime. Certes, après seulement un an, il serait prématuré de juger l’impact de la nouvelle politique en la matière, mais l’absence d’initiatives concrètes interroge.

Le gouvernement a l’obligation de finaliser les projets hérités de l’ancien régime, notamment la rénovation et la construction d’infrastructures sportives modernes. Pour l’instant, seul le stade Léopold Sédar Senghor semble bénéficier d’une avancée tangible. Or, le développement du sport passe nécessairement par des équipements de qualité, et les retards observés risquent de compromettre la dynamique enclenchée ces dernières années.

Une vision floue pour l’avenir du sport sénégalais

Au-delà du bilan actuel, c’est la trajectoire future du sport sénégalais qui suscite des inquiétudes. Le régime en place, porté par le parti Pastef, semble réticent à engager des dépenses considérées comme trop coûteuses pour le développement des infrastructures sportives. Cette approche budgétaire restrictive pourrait freiner la modernisation du secteur et limiter les ambitions du Sénégal sur la scène sportive internationale.

En somme, après un an d’exercice, le bilan du nouveau régime dans le domaine du sport reste mitigé. Si certaines corrections sont en cours, de nombreuses décisions et orientations suscitent des préoccupations. Une politique plus concertée, un soutien financier renforcé et un engagement clair en faveur des infrastructures sont indispensables pour assurer l’essor du sport sénégalais et maintenir le pays parmi les grandes nations sportives du continent.

Soxna Alsonko Fall

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